Un petit tour en Auvergne

C’était mon objectif du milieu de l’année, une virée en solo en Auvergne, à pieds (et en train, parce que de mon Alsace natale, ça fait loin quand même), et sur une semaine. J’ai donc réussi, j’ai marché 150km (même plus en fait), et j’en ai profité. Qu’en dire d’autre ?

Pourquoi ?

C’est probablement la question qui m’a été le plus posée. Et c’est celle que je juge la moins intéressante, mais peut-être juste par esprit de contradiction…

  1. Pour le challenge physique. Pas sportif (n’en déplaise aux personnes qui voient ma tendance à tout compter comme une recherche de l’exploit) ; juste physique, voir si j’avais la forme nécessaire pour faire ça. Ca me semblait jouable, mais sur 5 jours, il peut se passer tellement de chose. Et entre ce que je pense et la réalité, il y a souvent un gouffre béant.
  2. Pour se reposer. Ca peut paraître complètement con de penser se reposer en marchant 150km. Mais je dirai que ça dépend de la façon qu’a chacun de se reposer ; ne me jugez pas !
  3. Pour se vider la tête. Ca va un peu avec se reposer, mais c’était un sujet à part entière. Beaucoup de gros sujets ont occupé ma tête les derniers temps (surtout au boulot), et ça commençait à prendre beaucoup de place, et devenir un peu stressant. Finalement, s’éloigner physiquement de tout ça, se mettre dans des conditions où ces sujets n’ont plus d’importance, c’est un très bon moyen de relativiser au retour.
  4. Pour voir quelques personnes que je ne vois que trop peu.

C’était comment ?

Bien. Très, même ! Évidemment, beaucoup de gens me disaient « Tu nous ramènes plein de photos, hein ? ». Ce à quoi je répondais non. J’y vais pas pour jouer le paparazzi, et l’essentiel des images, elles seront dans ma tête. Mais parce qu’il fallait bien prouver aux incrédules que j’étais en vie, je m’étais promis de prendre une photo par jour (techniquement, j’en prenais plusieurs, mais je n’en gardais qu’une).

A part ça, j’ai eu beau préparer tout ce que je voulais, j’ai oublié un détail significatif : je suis très sensible au soleil. Donc des coups de soleil les deux premiers jours, heureusement pas très violents, mais j’ai du ruser pour les jours suivants (sauf le dernier qui était majoritairement nuageux).

En dehors de ça, la plupart de mes choix se sont avérés judicieux, et pour les choses que j’avais un peu laissé au hasard, ça c’est bien passé.

Et donc, finalement ?

  1. Physiquement, j’ai fini, mais je prétendrai pas en bon état. Dès le premier jour, j’avais une petite douleur dans le pieds gauche. Rien d’invalidant, mais c’était pas spécialement agréable non plus. C’est à partir du troisième jour que j’ai commencé à sentir une irritation du tendon d’Achille, et j’ai fini le dernier jour au ralenti (malgré l’orage annoncé) juste pour éviter de me faire vraiment mal. Une semaine après, c’était quasi oublié, mais ça m’a appris que 30km pendant 5 jours, c’était probablement un peu trop. 20 / 25 me permettraient probablement de ne pas me faire mal, et j’imagine de prendre un peu plus le temps (justement parce que j’en aurai trop).
  2. En terme de repos, à ma manière toujours, c’était plutôt une réussite. Un bon rythme de sommeil, un trajet ambiancé par plein de petits détails, un rythme qui était le mien (encore une fois, ne me jugez pas !), du soleil plein les yeux (et plein les bras), de la fraîcheur en hauteur, bref tout un tas de petits détails qui font qu’au final, j’étais en meilleur forme à la fin qu’au début (malgré mon tendon d’Achille).
  3. La tête, elle s’est vidée, oui. Ca m’a pas empêché parfois d’avoir l’esprit qui vagabonde, mais c’est moi, donc c’est inévitable ; j’étais plus souvent aux aguets pour les symboles de la GR4, perdu dans mes pensées, à me demander ce que j’allais trouver à manger pour midi (oui, toujours la bouffe), ou parfois juste à m’arrêter pour regarder autour de moi et regarder ces paysages que je n’ai pas dans mon Alsace natale.
  4. Pendant les 40mn d’arrêt à Lyon, j’ai eu le temps de prendre un chocolat chaud avec Fabien, et j’ai vraiment apprécié qu’il ait pris le temps pour ça. A l’arrivée, j’ai dévié jusqu’à Toulouse (en train, hein) pour passer le week-end avec Philou et Pierrot, et parler du bon vieux temps au boulot comme trois petits vieux. J’aurai pu croiser quelqu’un à Paris, mais ça ne s’est finalement pas fait, faute d’emploi du temps incompatible.

Quoi d’autre ?

Plein de petites anecdotes, probablement trop pour toutes les raconter. Mais en voilà quelques unes.

  • A force de voir les symboles de la GR un peu partout, et parfois d’à peine les voir parce qu’ils pouvaient être presque effacés, je me suis demandé qui prenait de son temps pour les entretenir. A peine 100 mètres plus loin, j’ai croisé deux personnes, pinceau à la main, en sens inverse du mien, qui repassaient un coup de peinture sur les symboles. Ca aura été l’occasion de les remercier pour leur travail qui m’aura été bien utile.
  • J’ai fait une petite entrave à ma règle d’une photo par jour au moment où je me suis retrouvé face à la petite brèche de Roland (pas celle des Pyrénées, la version miniature du Cantal). Ca avait beau être une descente de 6 mètres environ, pour 8/10 mètres de traversée, et 6 mètres de remontée, j’ai quand même cru que j’étais en train de faire une connerie…
  • J’ai trouvé moyen de monter au Puy de Dôme le jour même où l’un des deux accès était fermé pour travaux. Je ne saurai pas dire si c’était l’accès le plus facile ou le plus difficile, vu que je ne l’ai pas utilisé, mais du coup je me suis retrouvé à faire le tour, histoire de rajouter des kilomètres à mon chemin, parce que j’en avais pas assez… Et après on se demande pourquoi j’ai fini sur les rotules.
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