Strangers in paradise

J’avais dit que Strangers in paradise (SIP) méritait un article à lui tout seul, et donc voilà, avant que j’oublie tout. Alors donc, pourquoi c’est bien ?

Déjà, c’est Terry Moore. J’ai découvert Terry Moore avec Echo, puis Rachel Rising, puis Motor Girl (je reviendrai un autre jour sur toutes ces séries). Et j’ai tout aimé. Bon, SIP était son premier ouvrage, donc j’avais une petite appréhension. A côté de ça, quand j’ai récupéré les 18 tomes chez mon père, il m’a dit « Ca ? Oh c’est un soap opera, le quotidien de deux filles ». Ce qui me fait dire qu’en fait, il a du lire le premier tome, et mettre le reste de côté en attendant la fin qu’il n’a jamais vu passer.

SIP, c’est du mystère, de l’action, des passés troubles, des enquêtes policières, des crimes, des tonnes de pognon, des trahisons, de la politique, de la violence, … Oui, c’est tout ça. Mais SIP, c’est avant tout une histoire d’amour. Voilà ce que j’en retiens. Et si beaucoup de choses de SIP sont exagérées, hyperboliques, ou juste abusées, la vision que l’auteur a de l’amour me semble… juste ! Loin des délires romantiques hollywoodiens, ou des histoires romancées à outrance, SIP, c’est une vision beaucoup plus terre à terre de l’amour. Et donc c’est compliqué.

Parce que l’amour n’est pas un choix rationnel. L’amour n’est pas un choix tout court. On aime, c’est tout. Il y a des amours qui se réalisent, d’autre pas ; certains qui durent, d’autres pas ; ceux qu’on finit par oublier, et ceux qui restent même quand on sait qu’ils ne seront jamais réciproque ; certains qui correspondent exactement à ce qu’on attendait, d’autres qui s’avèrent bien différents. Et puis il y a les gens, ce qu’ils disent, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils n’ont pas dit, ce qu’ils ne disent pas, et ce qu’ils ne diront jamais ; il y a les personnes telles qu’on les voit, telles qu’elles se révèlent, telles qu’elles deviennent en changeant ; il y a nos attentes, les attentes des autres, les envies de chacun. Et il y a les émotions, les peurs, les satisfactions, les craintes, les joies, les pleurs, les soulagements, et le fait qu’on n’a pas tous les mêmes émotions en même temps. Toutes ces choses qui font de l’amour parfois un véritable enfer, parfois un immense paradis, parfois quelque chose dont on ne veut plus entendre parler, et pour la plupart d’entre nous, quelque chose après quoi on court quand même. Parce que par définition, ça reste quelque chose de beau.

SIP, c’est des situations rocambolesques, mais qui sont toujours ancrées dans une certaine réalité des relations humaines, qui font qu’il n’y a parfois pas de « bon » choix. Il y a des choix qu’on a, certains pires que d’autres, mais la plupart qui ne sont qu’histoire de confiance, de pari sur l’avenir, et de réalité de nos convictions ; et il y a les choix qu’on nous enlève. Il y a la raison, et toutes les fois où on ne l’écoute pas parce qu’aucun de nous n’est raisonnable. Il y a ce qu’on fait, ce qu’on se force à faire, ce qu’on choisit de ne pas faire et ce qu’on ne peut pas faire. Il y a la vie, normale, telle qu’on la vit tous au quotidien, tellement triste et pourtant si belle.

Vous noterez que je n’ai rien révélé de l’intrigue de SIP. C’est normal, c’est à vous de la découvrir. SIP est une de ces histoires où j’ai l’impression que révéler le moindre détail concret pourrait faire disparaître la délicate magie qui entoure cette histoire. Si vous ne l’aviez pas encore compris, j’ai vraiment aimé SIP. Est-ce que je vous recommanderai de la lire ? Si ce que je viens d’écrire vous a évoqué quelque chose qui vous rend heureux ou vous a rendu heureux par le passé, alors oui. Si ce n’est pas le cas, j’ai bien peur que cette histoire vous barbe.

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