Quelques réalisations sur le minimalisme

Je suis à peu près convaincu qu’il y a autant de façon d’être minimaliste qu’il y a de minimalistes. Chacun sa façon de voir, chacun sa façon de ressentir, et de faire le ménage par le vide dans son bazar. Ou peut-être pas tant par le vide que ça. To each their own.

Mais c’est en commençant à faire le tri qu’on se rend compte la sérénité qu’on peut trouver dans l’absence d’objets, probablement plus que dans leur présence. C’est ce calme, cette satisfaction, et cette impression d’être un peu meilleur que j’ai finalement découvert avec le minimalisme. C’est presque aussi puissant pour moi que la créativité (mais j’avoue, créer garde la première place sur le podium de ma santé mentale).

Et j’entends qu’il y a des choses dont il est difficile de se débarrasser. Des choses personnelles, des choses liées à des émotions, des choses qu’on ne veut pas perdre. C’est là que je ressors souvent l’expression que m’a sortie une fois une amie : l’impermanence de choses. On peut l’interpréter de plein de façon différentes, mais moi je vois ça comme la non-nécessité de s’attacher de façon outrancière à tout un tas de choses.

Ma dernière réalisation (mais elle date un peu maintenant), aura été par rapport à justement, ces objets très émotionnels. Pour moi, ça aura été cette petite boite en carton (fabriquée à la main par quelqu’un qui avait un colis à m’envoyer) et qui contient tout un tas de lettres, de faire-parts, et de petits mots que j’ai reçu. Toutes ces choses qui me rappellent des bons moments, des bons amis, des bonnes amies, des événements uniques… Tout ça est parti au feu sans l’once d’un remord (au contraire, il faisait froid, j’avais besoin de quelque chose pour allumer le poêle à bois).

Parce que finalement… La plupart de ces amis, je ne les vois plus aujourd’hui. Les cartes postales de vacances, elles ne racontent rien de réellement intéressant. Les mots de la famille, on les a déjà eu de vive voix mille fois. Les événements passés appartiennent justement au passé. Je ne vénère pas mon passé. Je pense parfois à lui avec affection, mais sa place est derrière moi, là où il ne me prendra aucune de ces deux ressources qui me sont précieuses aujourd’hui : mon temps et mon attention.

Et honnêtement, si la seule fois où je repense à ces gens qui m’ont accompagné dans ces lettres, c’est quand je relis tout ça, c’est justement qu’ils ne font plus partie de mon présent, et seules les personnes auxquelles je peux penser sans tous ces reminders méritent que je me souvienne d’elles. Et il y en a un paquet.

Je n’ai pas besoin de tout ça pour penser à vous, je n’ai pas besoin de ça pour me rappeler des gens qui un jour m’ont aimé et pour une partie, m’aime toujours. J’ai besoin de ces personnes, pas de tout ces papiers. Comme me l’a appris la sémantique générale il y a une vingtaine d’années maintenant, la carte n’est pas le lieu, et les cartes postales ou les lettres ne sont pas les personnes.

Alors je n’ai pas de scrupule. Les trucs qui trainent au fond d’un tiroir ou d’un carton , et qui n’ont aucune réelle utilité pour moi, autant tout mettre au feu, et verser les cendres froides dans le potager pour alimenter ma récolte de l’année prochaine. De cette façon, ces personnes seront un peu plus proches de moi. Et mon chez moi sera un peu plus vide.

C’est aussi ça, ma vision du minimalisme.

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2 commentaires

  1. Entièrement d’accord avec toi. Mais je constate que malgré toutes les bonnes intentions, et même en repartant de zéro comme ce fut mon cas il y a quelques années, on se remet à accumuler, imperceptiblement. De fait, en vacances à la fin du mois, je vais faire un nouveau grand vide. Je regrette de ne pas avoir, comme toi, la possibilité de brûler tous les papiers, cartes, vieilles factures… j’aurais bien aimé qu’ils puissent servir à quelque chose de bien, et des cendres, ça fait toujours du bien au potager !
    A ce propos, la blague du jour vu sur FB : « Marie Kondo : je me suis débarrassée de mes amis, je n’en n’ai gardé que trois ! » 😉

    1. J’arrive à ne pas trop accumuler à nouveau. En fait, j’accumule un peu, mais uniquement des bouquins pour ma bibliothèque (mon talon d’Achille, mais ça fait partie du jeu), ou des outils pour mon atelier. Les bibelots, je m’en débarrasse aussi vite qu’on me les offre.

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