
Rien qu’avec le titre, les habitués et habituées sauront de quoi il s’agit.
L’histoire se passe dans ce merveilleux endroit dépeint ci-dessus, qui correspond à mon chemin pour aller bosser. Sauf que moi je suis sur la file la plus à droite, la piste cyclable. C’est ce qu’apprendra à *mieux* regarder la dame qui m’a renversé ce matin en tournant à droite sans faire attention. Alors, pour faire taire les mauvaises langues, j’allais lentement (relativement, c’est la descente d’un pont, mais le feu a tendance à passer vite au rouge alors je blinde pas non plus), j’avais mes lumières allumées, j’avais mon casque de vélo, et mes gros gants d’hiver. Au final, si j’ai volé par terre, je n’ai finalement que quelques égratignures sur le tibia, et l’épaule gauche un peu engourdie.

J’ai aussi une roue avant complètement HS pour témoigner de l’impact. Il n’empêche qu’elle trône sur le tas réservé à la déchetterie, donc elle ne témoignera pas longtemps, mais c’est un beau score, bravo madame. J’ai aussi un frein qui a cassé. Heureusement, j’ai toutes ces pièces encore intactes sur mon ancien vélo, j’ai pu récupérer et réparer. Ca sert de toujours garder le dernier exemplaire du vélo HS !
Donc tout va bien, je suis en vie. Mon premier accident, il y a quinze ans, m’avait valu une fracture du coude et trois semaines d’arrêt. Mon second, l’an dernier, m’avait valu six points de suture et un jour d’arrêt. Celui de ce matin m’aura valu une grosse frayeur, et un quart d’heure de retard (la faute au tram qui n’est pas aussi rapide que moi). Ah oui, et comme je suis quand même allé voir la médecine du travail, qui a estimé qu’une de mes égratignures était moche, ça m’a aussi valu un pansement de la taille du drapeau américain.
Ah ben zut, heureusement que ce n’est pas grave ! J’avais déjà dû te le dire l’an dernier je trouve que le vélo, en dehors du dimanche, c’est trop dangereux ! Les gens sont trop speedés le matin, ils partent de chez eux à la bourre, ont peur de se faire engueuler, et voilà, ils vont à 100 à l’heure et ne regardent rien :-/ Le principal, c’est que tout aille bien pour toi, et désolée pour ton vélo !
Le vélo c’est dangereux, ok, mais c’est quoi l’alternative ? M’acheter une voiture et participer moi aussi au cirque des automobilistes speedés et à la bourre ? Prendre les transports en commun avec ce que ça implique de temps de trajet en plus (et de souplesse en moins) ? Perso, aucune de ces solutions ne me convient vraiment.
Oui, je sais, c’est un dilemme. Pour avoir tenté la démarche « éco-responsable » des transports en commun durant mes trois ans passés à Caudéran, j’ai eu tout le temps d’en éprouver les limites, toutefois j’y avait trouvé également des avantages : une fois admis le fait que je mettais plus de temps qu’en voiture, j’appréciais le temps passé à écouter de la musique et non plus à devoir être attentive à la circulation autour de moi. Et quand il faisait beau, je faisais une partie du retour à pied, ce qui me faisait du bien. Un de mes collègues a opté pour une solution mixte : le bus et un vélo pliable. Ca me plairait beaucoup d’aller travailler en vélo, l’été, si le trajet était sécurisé ce qui est loin d’être le cas. Avec un bémol : l’entreprise qui m’emploie, régulièrement interpellée sur le sujet par les IRP, refuse d’installer des vestiaires – et je ne parle même pas de douches !
Pour moi (et je suis conscient que c’est très lié à mon contexte), le vélo me donne une vraie souplesse, en cela que, typiquement sur le trajet du retour, je peux m’accorder des détours, par exemple pour aller voir des amis, prendre un apéro, faire un ciné, etc… Et dans le cas du ciné, je peux partir relativement tard du boulot et encore arriver à l’heure, ce qui est plus compliqué en transports en commun.
Mais je comprends ce qui te pose un soucis dans ton cas (et en soi, dans le mien aussi, personne n’est à l’abri d’un accident, mais j’accepte ce risque, pour ma part).
Chez nous il y a des douches au boulot depuis environ 1 an… mais il faut être membre d’une amicale sportive pour y accéder.