Avec l’accomplissement d’un des projets que j’ai à cœur qui approche, je me rends compte qu’étrangement, je ne me suis pas autant abruti dans mes projets que je ne l’imaginais. En fait, j’ai justement passé trop peu de temps sur mes projets, et trop de temps à répondre à toutes les sollicitations extérieures. Et c’est là que ma nature refait rapidement surface. Il arrive un moment où j’ai juste besoin d’être avec moi-même, et ce moment est arrivé. C’est pour ça que j’ai prévenu tout le monde : je prends mon mois d’Août pour moi. Non, je ne pars pas en vacances à l’autre bout du monde (en fait je n’ai pas de vacances tout court), non je ne vais pas m’isoler dans ma grotte ; je vais prendre le temps, tout seul. Rien de nouveau sous le soleil, c’est plus une découverte que plus je passe du temps à me sociabiliser, plus j’ai finalement envie d’être tranquille dans mon coin. Dont acte.
Et comme souvent, c’est à cette période que les choses changent. Quelque part, j’ai envie de dire que c’est pas nouveau non plus, que j’ai suffisamment raconté comment j’intègre le changement dans mon quotidien pour que ça en devienne une habitude (j’aime ce genre de paradoxe débile). Mais si j’aime le changement, il faut reconnaître que ce n’est pas (dans mon cas) une action permanente qui a lieu à chaque instant. C’est une évolution par plateau. Et me voilà devant cette falaise à gravir pour me réinventer à nouveau.
Alors je vais pas faire le détail de tout ce que j’ai envie de faire/devenir, je vais me contenter des grandes lignes. En gros, j’ai envie de développer mon empreinte écologique. Ça fait suite à tout un tas de lectures que j’ai eues, et qui, si elles n’ont pas révolutionné ma façon de voir les choses, ont mis en exergue un truc que je prêche depuis longtemps : chaque petite action, aussi simple soit-elle, contribue à plus grande échelle, et c’est pas parce qu’on n’arrive pas à mesurer ce qu’on accomplit au delà de la part infinitésimale que ça n’en vaut pas la peine.
Ma première réflexion touche à ma consommation. Ça fait déjà quelques années que j’ai commencé à faire du ménage par le vide, et à tendre vers une certaine forme de minimalisme, mais j’ai encore plus envie de dégager des choses de chez moi. Au delà de ça, ça passe aussi par une rationalisation de mes achats. Il y a certains efforts que je continue, comme la rationalisation de mes livres, où j’apprends à mieux détecter si un bouquin va me plaire au delà du pitch accrocheur. Ça ne fait pas forcément la joie de mon libraire, mais bon, j’ai déjà trop de bouquins qui semblaient bons au départ et me paraissent maintenant surfaits. De la même manière à l’atelier, j’ai envie de faire un grand ménage pour vraiment avoir le bon outil pour la bonne tâche. Mais plus distinctement, c’est mes courses ménagères que j’aimerai voir changer. Je crois avoir déjà parlé de comment je cherchais à adapter mes choix d’achats à la quantité d’emballage, mais je cherche à aller plus loin, à ne pas céder à la facilité ou à la simplicité ; j’ai envie de faire le marché plutôt que d’aller au supermarché ; j’ai envie de tester les magasins bio et les zéro déchets. Et globalement, j’ai envie de consommer mieux et moins. Ça va en faire hurler certains qui trouvent que je suis déjà un écolo limite extrémiste (oui, je retire toujours les agrafes des journaux pour les mettre au recyclage métallique). Et je m’en fous, j’ai envie d’en faire plus.
Ma seconde réflexion touche aussi ma consommation, mais de façon différente, puisque j’envisage de passer plus sérieusement à un régime végétarien. Je savais déjà que l’élevage intensif en général avait une empreinte carbone énorme comparé à l’agriculture. Et honnêtement, mon régime alimentaire était déjà proche de celui d’un végétarien. Concrètement, ça se résumera surtout à changer mes habitudes du midi, parce que la cantine du boulot ne facilite pas forcément la vie aux végétariens (encore moins aux vegans), et à réfléchir différemment quand je suis de sortie (fort heureusement, ça devrait arriver moins en Août). Et accessoirement, c’est un régime qui se prêt assez bien au recyclage des déchets (allez chercher des emballages recyclable pour de la viande, vous verrez que ce n’est pas simple). Et puis ça sera une bonne excuse pour céder à un truc que je pourrai bouffer à longueur de journée : les fruits secs !
Ma troisième réflexion est à plus long terme, mais comme c’est quelque chose qui se prépare, autant y réfléchir maintenant. J’ai toujours travaillé mon jardin par étape, mais je me rends compte que comme je passe plus de temps à l’intérieur, c’est surtout une excuse pour ne pas m’attaquer au sujet. Or j’ai dans mon jardin trois arbres : un petit lilas qui, certes, est joli et sent bon… une semaine par an, mais ne sert à rien ; un noisetier sauvage qui pousse depuis 35 ans contre le muret qui sépare mon jardin de celui des voisins, et qui fait de l’ombre à ma véranda ; un quetschier qui n’a jamais été entretenu et dont les fruits poussent maintenant presque tous hors de portée. Depuis que je suis là, j’ai envie d’abattre ces arbres, et de replanter d’autres choses. Je l’ai d’ailleurs déjà fait pour mes haies de thuya qui étaient un véritable enfer. Et si j’avais prévu de replanter (genre « un jour ») surtout des petits arbres fruitiers, j’ai fini par comprendre à quel point un grand arbre apporte de la fraîcheur en période de canicule, et mon plan actuel inclurait plus un tilleul, un érable champêtre, un mirabellier et un prunier. Mais surtout, j’envisage aussi pas mal de petits arbustes, des fleurs, et des plans divers pour permettre une meilleure biodiversité (et tant qu’à faire, on va viser les plantes mellifères, comme la lavande, le seringuât, la bruyère, les roses trémières, etc).
Ma dernière réflexion, elle, est pour l’instant plus floue. Parce que dans mes lectures, à la question « qu’est ce qu’on peut faire pour améliorer l’environnement », une des réponses régulières était « En parler autour de soi, encourager les autres à faire de petites choses eux aussi, etc ». J’ai pas envie de devenir un militant chiant, mais j’ai des opportunités à saisir. Par exemple, mes voisins mitoyens, et amis de longue date, veulent eux aussi virer des choses de leur jardin, et c’est à moi de les convaincre de replanter des choses, de pas juste bétonner leur gazon, et de les orienter pour avoir un peu de biodiversité. De la même manière, il faudrait que je trouve le temps de leur installer le composteur que je leur ai acheté il y a déjà deux mois… Et juste parce que je suis un connard, que mes voisins de l’autre côté sont un peu des intégristes du gazon anglais et se plaignent des feuilles qui volent jusqu’à chez eux, j’envisage de semer des chardons et plein d’autres plantes bien vivaces dans leur jardin (et j’ai quelques connaissances en seed bombs).
Comme je le disais au début, c’est pas parce qu’on accueille le changement sans crainte que c’est forcément facile de se réinventer. Et je sais qu’il va y avoir pas mal d’embûches sur le chemin. Ça serait d’ailleurs pas marrant s’il n’y en avait pas. Au moins je pourrai dire que j’ai essayé, et que j’ai pas fait semblant.
3 commentaires
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Je t’approuve sur le minimalisme et le souhait de limiter ton empreinte écologique. C’est dur, mais si on fait tous un petit peu, ça fera beaucoup.
Côté repas, je pratique le flexitarisme depuis l’an dernier, et coup de chance, on a changé de société de restauration au boulot et nous avons désormais un plat végétarien chaque midi, bon et équilibré, c’est un vrai progrès.
Dis-moi, tu me surprends grandement quand tu parles des fleurs mellifères que tu souhaites planter : ce sont des plantes dont je ne pensais pas qu’elles puissent supporter le climat de ta région ? Côté arbre, as-tu pensé au platane mûrier ? Il pousse vite, est robuste, fait beaucoup d’ombre, et, à l’automne, se pare d’une jolie couleur dorée 🙂
Nan mais tu sais, on a des abeilles ici, hein XD ! Il faut dire que les hivers sont beaucoup moins rudes qu’à une époque. Mais même là, sincèrement, une bonne partie de ces plants sont rustiques et supportent plutôt bien le froid.
Pour les arbres, je suis un peu en train de revoir ma copie. Les arbres mellifères sont une bonne chose, mais il y a tant à faire, que se concentrer uniquement là dessus n’est pas forcément la bonne chose. Je suis en train de me dire qu’un chêne et qu’un sureau seraient une bonne chose aussi. Le chêne est réputé pour être un excellent abri pour la biodiversité des insectes (en plus de nourrir les écureuils qu’on a dans le coin), et le sureau est une excellente source de nourriture pour les oiseaux, aussi. Mais bon, c’est en réflexion, j’ai le temps, on verra.
Et pour les platanes, j’habite juste à côté d’un chemin de halage qui abrites plusieurs kilomètres de platanes alignés. Ca irait pas dans le sens de la diversité, même si c’est joli (j’ai un lilas, les arbres « jolis », j’en ai soupé).