Comme je ne peux pas parler de mes travaux, je parle de mon humeur. Mes travaux sont en pause, faute de matériel, et faute à mon fournisseur à qui je me refuse de faire de la pub, tellement son site est pourri et ne me permet pas de commander ce dont j’ai besoin. Il faudra que j’attende une journée de repos pour aller sur place et leur expliquer que l’UX n’est pas ne devrait pas être l’enfant pauvre du développement web.
Quant aux travaux de ma véranda, c’est une histoire à part entière, mais résumons simplement en disant que ça n’a pas commencé. Et que ça attendra probablement encore deux semaines. L’entrepreneur des travaux a visiblement décidé de tester mon calme et ma patience. Malheureusement pour lui, je suis bon dans les deux.
A côté de ça, la santé de Papa est fluctuante, ça dépend des jours et des examens. Mais il continue de bricoler, preuve que tout n’est pas si grave, au moins de son point de vue. J’ai envie de dire qu’on en saura plus la semaine prochaine sur sa santé, mais j’ai l’impression que chaque rendez-vous repousse le diagnostic au rendez-vous suivant.
Et le reste n’est pas plus amusant, les nouvelles s’enchaînant parfois à un rythme effréné, la dernière en date étant l’un de mes plus vieux potes qui s’est retrouvé obligé d’annuler son mariage à deux heures de l’échéance.
Et pourtant, le moral est plutôt bon. D’abord parce que j’occupe mon temps d’attente (des travaux) sur un nouveau petit projet, qui consiste à vérifier les listes de bouquins de mon père à partir d’un petit fichier texte qu’on partage. J’ai du faire très simple pour pas le perdre en route, et je traite les données avec un script bash (sur les judicieux conseils d’Aline). Mieux, à force d’y réfléchir, mon script transforme le fichier en fichier org-mode, et le synchronise avec mon téléphone, pour que je puisse vérifier et valider directement chez mon libraire. J’ai encore quelques détails à régler, et surtout le problème de synchro entre les deux fichiers, mais dans l’ensemble, je suis assez content de moi, et surtout du fait que j’ai pour l’instant pas fait trop de conneries (merci Shellcheck).
Mais le truc qui finalement aura été le plus réconfortant, c’est une toute petite anecdote, mais qui a une grande signification pour moi. J’étais en séminaire vendredi, dans la région Alsace, mais suffisamment loin pour qu’un voisin de bureau veuille bien me servir de taxi. Je n’aurai servi à rien de la quasi intégralité du séminaire, puisque j’étais là plus pour … je sais pas, probablement faire des relations publiques. Mais bref, en milieu d’après-midi, c’est mes collègues de Paris et s’échappent pour attraper leur train, suivi de mon chef qui en véhiculait trois, et … de mon taxi qui avait été réquisitionné pour véhiculer le dernier. J’ai été pris un peu au dépourvu, j’avoue. Visiblement mon collègue aussi. Arrive le tour de table final, une petite heure après, et alors que le micro passe devant moi, j’en profite au vol pour demander sur le ton de l’humour si quelqu’un repassait par chez moi au retour, à tout hasard. La réaction unanime aura été que presque tous les locaux se sont proposé de me ramener chez moi. Ou plutôt que presque toutes les locales se sont proposées de me ramener chez moi, vu que la majorité était féminine. Et ça m’a surpris, dans le sens où je savais avoir une certaine côte (non, pas ce genre de côte) du fait que je suis généralement le mec qui résout beaucoup de situations, mais le milieu dans lequel j’évolue est plutôt patriarcal, et c’est pas rare que des collègues masculins me prêtent une réputation de mort de faim (pas seulement littéralement, mais aussi sur le plan affectif). Ca peut rendre les conversations compliquées, si mon interlocutrice se dit que j’ai des plans autres que professionnels derrière la tête. Mais voilà, visiblement, j’ai réussi à inspirer suffisamment confiance à toutes mes collègues pour qu’on puisse collectivement passer outre cette ambiance parfois toxique. Et j’avoue que savoir que mon attitude inspire la confiance, ça m’a fait du bien au moral. Et comme elles sont plusieurs à m’exhorter de ne pas me montrer trop humble, je me plais à voir que les restes de mon éducation féministe sont encore bons. Je dirai bien qu’il faut maintenant continuer comme ça… mais non, la question est maintenant de savoir comment faire mieux.