Histoire de bibliothèque

Cette semaine, je suis retourné aider JD à vider la bibliothèque d’un de ses anciens clients. 287 cartons (oui, ils ont retrouvé des restes depuis la dernière fois) à descendre et à charger dans un camion qui est parti direction Nantes, où la collection sera divisée entre le vrac qui part chez un bouquiniste, et les pièces de valeurs qui seront mises aux enchères. Après calcul, ça fait environ 7 tonnes de papier, qu’on a soulevé deux fois (une fois pour tout descendre, puis une fois pour tout monter dans le camion). J’en ai gardé des bleus sur les bras, les avant-bras, et le torse (faut dire qu’au bout de 4h, on se balançait un peu les cartons dans les bras).

Mais j’en ai gardé aussi le souvenir d’une expérience étrange. Moi qui ait toujours grandi entouré de bibliothèques, et qui suis même en train de m’en construire une toute neuve, en voir une se vider, c’est pas une expérience courante. Et invariablement, je pense à la collection familiale, qui fait plus du double de celle là. Je sais qu’on n’est pas prêt de la dégager, la notre, parce que la question de l’héritage est déjà réglée. Mais ça fait quand même se poser des questions. Est-ce qu’un jour, on ne va pas vouloir faire de la place ? Est-ce que la génération suivante sera aussi intéressée par ces lectures-là ? Est-ce qu’on leur laissera le soin de s’en débarrasser, ou est-ce qu’on anticipera, tout crève-cœur que ce sera ?

Alors oui, je m’imagine un peu vider autant ma propre bibliothèque que celle de Papa. Surtout que bon, j’ai déjà commencé à faire le ménage chez moi, en virant plus de 400 BDs chez un libraire d’occasion. Est-ce que je me vois virer toute ma collection du jour au lendemain ? Possiblement, oui, mais pas tout de suite. Je crois que j’ai pas encore tout débloqué dans ma tête pour en arriver là. En particulier, je n’en ai simplement pas encore envie. Mais j’envisage que ça puisse arriver un jour.

Restera à trouver ce que je ferai de ma bibliothèque le jour où ça arrivera.

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