Si ma main guérit plus vite qu’un paquet TCP ne navigue sur ma fibre optique, ce n’est pas la joie pour autant. J’ai appris ce soir qu’après son opération de la semaine dernière dont je n’avais pas parlé, mon papa a eu cet après midi le résultat de son analyse, qui lui a annoncé un cancer au stade 4. Moi, je n’y comprends rien au jargon médical, mais on m’a dit que l’échelle allait de 0 à 4, donc je me dis que c’est grave, surtout si on l’envoie en urgence chez un oncologue dans la foulée.
Ce qui m’amuse, c’est que les deux premières personnes à qui j’en ai parlé sont des amies parisiennes. J’ai prévenue une collègue aussi au boulot, histoire qu’elle surveille que je perde pas les pédales, mais c’est à peu près tout. Ah oui, et j’en ai parlé ici.
Je trouve que je le prends plutôt bien, étonnamment pour quelqu’un de normalement constitué, mais on dit toujours de moi que je suis spécial, donc ça doit pas être si étonnant que ça de ma part. Et puis mes grands délires sur le stoïcisme et l’intelligence émotionnelle en ce moment doivent aussi aider à garder de la distance avec ce qui arrive à quelqu’un que j’aime profondément. On n’est pas toujours d’accord sur tout, avec mon papa, et c’est normal. Mais ça reste une des personnes avec qui je partage le plus.
So fucking what ? Bah comme le dit tout le monde, la vie continue. Je ne maîtrise pas ce qui lui arrive, et me faire du mouron, bien qu’étant un passage obligé, n’y changera rien. Je me dis surtout qu’il ne faut pas que notre tristesse ne l’accable plus que la sienne et celle de ma mère ne le fait déjà. Alors essayons de conserver la même attitude que d’habitude, et de lui offrir un havre de normalité là où tout s’emballe pour lui. On va voir si j’y arrive.
Envoyer ton pèrerapidement chez un oncologue, quelque soit le stade de sa maladie, c’est le parcours normal. Et la maladie est une chose, les ressources de l’être humain en sont une autre, qui vont souvent bien au-delà de ce qu’on pense possible, il faut garder ça en tête 🙂 et je ne te dis pas ça en l’air, mon père, fumeur invétéré, a surmonté un cancer des poumons en quelques mois l’an dernier.
Bon courage à toi et à ta famille dans cette épreuve.
Encore faut il connaître mon père 🙂 Dans nos discussions, ce qui ressort depuis quelques années (donc sans la pression du cancer), c’est qu’il souhaite surtout ne pas survivre à ma mère, mais mourir avant elle, parce qu’il avoue qu’il serait totalement perdu sans elle. Et je le crois. Et quand je discutais avec lui récemment, j’avais l’impression que s’il envisageait une issue optimiste à tout ça, il envisageait tout autant le soulagement d’effectivement partir en premier. C’est très ambigu.
Tu ne me surprends pas, c’est le cas de mon père. Maintenant que ma mère est en ehpad il se retrouve seul, et le vit très mal. Se nourrir, en particulier, pose un problème à cet homme qui n’a jamais voulu s’intéresser à la cuisine, et à cela il faut rajouter le fait de se retrouver à affronter des repas solitaires. Ce n’est pas facile !
Je comprends. Dans le cas de mon père, je pense qu’il saurait techniquement se débrouiller seul. Je crois que c’est juste que sa femme est sa raison de vivre, c’est tout. Ca ne serait pas tant les repas solitaires qui le gêneraient que toute la journée solitaire (faut dire pour mes parents qu’ils ont bien assez à faire avec leur grand jardin pour passer la journée sans sortir de chez eux.)